6 juillet 2013
Ces articles sont des exemples vers lesquels tendre. Ils sont de différents types : les auteurs sont architectes, chercheurs, historiens, critiques…
Trois possibilités de lecture : 1- en ligne directement accessibles depuis ce site (à partir des titres) et téléchargeables en pdf , 2- disponibles à la bibliothèque ou 3- ils peuvent appartenir au syllabus du cours de théorie du semestre 1 de la deuxième année.
En les lisant posez ces questions… afin de saisir pleinement leur démarche :
Quel est le sujet ? Quelle est la problématique ? Quelles sont les hypothèses ? Quels sont les arguments ?
Concernant les notions utilisées comment sont-elles définies ?
Analysez les motifs du choix de l’iconographie. Mais aussi leur format, leur mise en page (juxtapositions, composition, emplacement).
Quels sont les rôles des notes de bas de pages ? Quels sont leur contenus ?
Comment est construite l’introduction ? quelles sont les conclusions ?
Quelle est la composition des bibliographies raisonnées ?
Comment se construit le résumé quand il existe ?
Résumé de l’article. « Pour l’architecture du XXe siècle, les territoires ruraux semblent constituer un « impensé ». En particulier, rares sont les architectes dits « modernes » à s’être intéressés à la construction des fermes et à l’aménagement des campagnes. Le Corbusier (1887-1965) fait à cet égard figure d’exception, qui mit au point dès 1930 le concept et la formalisation de la « ferme radieuse ». Outre-Atlantique, une figure moins connue du Mouvement moderne, l’Allemand Ludwig Hilberseimer (1885-1967), émigré en 1938 à Chicago après avoir enseigné au Bauhaus de Dessau, a également réfléchi sur cette question, publiant en 1949 The New Regional Pattern. Comment des piliers du « Mouvement moderne », focalisé sur la seule Grande Ville, en sont-ils venus à se pencher sur l’espace rural ? Leur approche d’un territoire qu’ils connaissent très mal concilie-t-elle leur aspiration à la nouveauté et la prise en compte d’une population présumée réactionnaire ? Leurs points de vue ont-ils eu quelque influence sur l’aménagement des campagnes, et ont-ils fait des émules ? «
« Si le retour de l’ornement sur la scène architecturale n’est plus tout à fait un phénomène récent, il semble avoir trouvé de nouvelles motivations dans les transformations qui ont infléchi le travail de conception architecturale au cours des deux dernières décennies. Il a également bénéficié d’un riche contexte historiographique, mettant en exergue la fécondité des théories de l’ornement de la seconde moitié du 19e siècle.
L’article développe l’hypothèse selon laquelle ces théories peuvent aider à construire un appareil analytique utile à la compréhension des œuvres contemporaines. Elles suggèrent en effet des outils conceptuels applicables à un vaste spectre de productions. Nourries par des ambitions pédagogiques, motivées par un contexte d’incertitude esthétique, elles interrogent les évolutions technologiques, les changements de matériaux, les interactions entre les déterminations fonctionnelle, technique et symbolique de la forme. En analysant les démarches ornementales de quelques architectes contemporains, il s’agit de souligner le réinvestissement d’une poétique architectonique liée aux motifs constructifs et à leur potentiel mémoriel. »
Résumé de l’article: « Les politiques de paysage varient, dans l’histoire récente et selon les pays, en fonction des valeurs éthiques et esthétiques qu’elles mobilisent et de la volonté des États de les mettre en œuvre. La Convention européenne du paysage donne aujourd’hui un cadre commun aux Européens. D’abord nationalistes et identitaires, ces politiques ont ajouté, sous l’injonction internationale, les valeurs patrimoniales, environnementalistes et naturalistes, puis humanistes (sociales, culturelles et démocratiques) dans le cadre de la citoyenneté européenne et de la mondialisation accrue des flux économiques. Aujourd’hui, elles sont surtout attachées aux valeurs du bien-être humain et à celles qui en dépendent. Ces actions offrent un mode alternatif (à l’ultralibéralisme) de construction politique des sociétés et de leur espace de vie qui globalise l’action gouvernementale et replace la vie humaine et non humaine au centre de la vie publique. »
Introduction de l’article : « Un abîme, aujourd’hui, semble creusé entre la vision fougueuse, inspirée, d’un art transcendant l’humanité, sublimé dans un petit nombre d’œuvres exceptionnelles, et la méthode méticuleuse, vétilleuse même, ou notariale d’un relevé sur le terrain d’objets innombrables, le plus souvent communs. Malraux trouve l’art dans la transcendance, l’Inventaire le trouve dans l’immanence. Feuilletez les pages des grandes épopées que sont Les Voix du Silence ou La Métamorphose des dieux, et compulsez ensuite un de ces milliers de « dossiers verts » de l’Inventaire général dans lesquels l’art français est rangé avec un soin entomologique, et vous aurez peine à croire que celui qui a voulu ceci, a écrit cela. »
Résumé de l’article. L’appréhension du paysage sonore soulève deux problèmes. D’une part, la manière de considérer la dimension sonore dans l’environnement a longtemps été négative, car focalisée sur le bruit et la gêne qu’il procure. D’autre part, du fait de sa nature fondamentalement visuelle, le mode traditionnel de représentation de l’espace géographique qu’est la cartographie offre un cadre limité pour la prise en compte des manifestations sonores. Le présent article relève la nécessité d’adopter une approche plus sensible qui envisage le son comme un révélateur des liens de territorialité entre la société et son espace et évalue le rôle et le potentiel des technologies de l’information comme soutien à la cartographie pour explorer cette thématique.
Nostalgies, utopies et réalités dans l’aménagement des territoires aux franges urbaines.
Résumé de l’article. La confusion fréquente entre nature et agriculture, et le fait que cette dernière soit rarement prise en compte dans sa réalité économique moderne font que les projets de territoire à l’échelle des régions urbaines oscillent encore souvent entre utopie et réalisme. Mais les évolutions récentes, observées notamment en Île-de-France, montrent que des projets « agriurbains » coconstruits entre les acteurs du monde citadin et ceux du monde agricole trouveront de plus en plus leur place au sein des « métropoles vertes ». Cette coconstruction nécessitera cependant une formation des acteurs professionnels qui devra passer par un décloisonnement des disciplines universitaires afin de sensibiliser les professionnels de l’urbanisme au monde de l’agriculture et réciproquement. L’objet de cet article est de discuter ces questions et d’ouvrir ces nouvelles perspectives pédagogiques.
Résumé de l’article. La mobilité ne signifie plus uniquement se mouvoir d’un point à un autre ; il s’agit d’un concept lui-même en constante évolution, grâce au progrès technique et à l’innovation sociale notamment. Aujourd’hui, la recherche de la vitesse n’est plus le seul enjeu au cœur de nos préoccupations. Elle a été remplacée par un retour au voyage enrichi par l’expérience et ce quelle que soit sa durée. Cet enrichissement s’est principalement fait par le truchement des technologies de l’information et de la communication et peut prendre plusieurs formes liées aux problématiques contemporaines de la ville et du territoire. Citons comme exemple la valorisation du temps de déplacement, grâce à un meilleur accès à l’information (travail, réseaux sociaux, etc.) et à la recherche d’une plus grande cohérence entre l’acte de se mouvoir et l’environnement proche ou lointain. Cette « recontextualisation » du mouvement nous interpelle dans notre rapport à l’espace et nous donne également des pistes pour repenser le métier d’urbaniste de la ville intelligente.
Résumé de l’article. En analysant un échantillon de réalisations, de stratégies paysagères et de pratiques gestionnaires des espaces publics et publicisés, sélectionnés en Europe et notamment dans les régions montagnardes, l’article montre comment les professionnels du paysage « landscape designers, planners, managers, scientists» trouvent des solutions différentes pour comprendre et proposer les manières de tenir ensemble les formes, les fonctions et les usages sociaux des espaces qu’ils aménagent ou dont ils cherchent à maîtriser le devenir. Ces quatre postures professionnelles traduisent en pratique les quatre faces de projets territoriaux relayés ou relayables par leurs acteurs politiques et sociaux.
Résumé de l’article. Le Mur de l’Atlantique court de la frontière espagnole jusqu’au nord de la Norvège. Au sein de ce dispositif sont installées cinq bases de sous-marins : Dunkerque, Saint-Nazaire, Lorient, La Rochelle et Bordeaux. Après une période de purgatoire, liée aux souvenirs trop frais des bombardements qu’ils ont attirés sur les villes, les édifices du mur sont entrés dans la sphère de la culture et du tourisme. Nous posons alors la question suivante : de quoi ces édifices portent-ils témoignage, et nous envisageons plusieurs aspects : leur évident modernisme qui les situe à un moment de l’histoire de l’architecture, leur hétérogénéité qui fait de ces bâtiments des sortes d’ovni, sans aucun rapport ni d’échelle ni de forme avec l’architecture civile, une technique d’enfouissement et de camouflage génératrice d’un nouveau paysage. Mais ces édifices peuvent-ils être exonérés de leur but guerrier ? Quel est le message de leur recyclage dans le culturel, le festif ou le commercial ? Deux bases de sous-marins sont plus particulièrement présentées, celle de Saint-Nazaire et celle de Lorient.
Résumé de l’article. Les artisans bateliers du bassin de la Seine parcourent des espaces urbains ou périurbains au gré de leur itinérance professionnelle. Sont-ils aussi des périurbains ? Leur itinérance professionnelle, et donc résidentielle, dessine un espace réticulaire parallèle à celui des « gens d’à terre ». Ils pratiquent un espace marginal que l’on pourrait appeler infra-urbain ou infra-périurbain et les échanges avec les espaces proches sont alors limités. Mais leur sociabilité se fixe dans des centres urbains particuliers aux bateliers, de véritables villes batelières constituant des para-centralités. Or, ce système urbain atypique organisé autour du fleuve est déconnecté du système urbain dominant. Notre travail propose d’analyser l’urbanité originale des bateliers et les conséquences de la croissance urbaine sur ces espaces et leurs occupants. Ainsi, c’est la question de la place laissée aux populations itinérantes et aux espaces en marge qui sera posée.
Résumé de l’article. Les activités humaines modifient géographiquement et sociologiquement le territoire qu’elles soumettent à leur colonisation. Jusqu’à une époque récente, le milieu du xixe siècle, les terrains de moyenne et de haute montagne n’ont subi que des occupations relativement pacifiques, principalement des activités pastorales. Le développement progressif des loisirs, élitistes puis populaires, a eu comme conséquence la conquête définitive et parfois totale de ces nouveaux territoires encore « vierges ». La mainmise de l’homme s’est faite de plus en plus forte et visible par la viabilisation, l’urbanisation et l’édification, au fur et à mesure qu’un nombre toujours plus grand de personnes prenait le chemin saisonnier de la villégiature, inverse de l’exode des populations montagnardes vers les vallées et les villes. La ville a fait son apparition sur les pentes et au cœur de la montagne. L’architecture n’a fait que gagner en densité. L’évolution des pratiques de sports d’hiver ont influé sur l’évolution urbaine et architecturale. Son étude montre les étapes qu’elle a parcourues et traversées, matérialisées par différents types de stations, marquées elles-mêmes par un urbanisme et une architecture spécifique. Les stations de sports d’hiver, au gré des modes et des usages, ont pris des aspects différents et ont marqué plus ou moins fortement le paysage. Les expériences architecturales se sont succédé, convoquant ou rejetant tour à tour des modèles établis ou inventés. Dans un jeu de renversement, on est passé d’un village-station pionnier à une station-village nostalgique.
Résumé de l’article. Dans l’Italie des années 1930, l’architecture rurale fait l’objet d’un débat dont sont partie prenante des ethnographes, des géographes, des architectes et des urbanistes. C’est la politique de réorganisation agraire du régime qui suscite l’intérêt pour ce thème, mais la réflexion est aussi liée à la recherche d’une approche italienne de l’architecture moderne. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’exposition organisée par Giuseppe Pagano pour la VIe Triennale, dans le but de démontrer la valeur esthétique de la fonctionnalité et d’enquêter sur les rapports de cause à effet qui déterminent la forme architecturale.
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